Paroles de… Millénials – Simon Massaferro, Groupe FGC
Nous rentrons dans une nouvelle ère, celle où les Millénials, la Génération Y, a une place plus qu’importante dans le monde du travail.
Dans ce contexte, nous souhaitons leur donner la parole afin de comprendre comment ils fonctionnent et quel est leur rapport au travail, si différent des anciennes générations.
Nous avons interviewé Simon Massaferro, Expert comptable associé chez le groupe FGC.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Simon Massaferro, je viens d’avoir 30 ans.
Je suis expert-comptable associé dans un groupe de comptabilité sur Toulon avec une centaine de collaborateurs. Je travaille dans ce groupe depuis 4 ans.
Avant cela, j’ai fait 4 années chez PWC à Lyon.
Pourquoi avoir choisi ce poste et cette entreprise en particulier ?
Parce que j’ai un attachement particulier à cette entreprise puisque mon père travaille dedans et est associé depuis une trentaine d’années.
Donc moi c’est un parcours tracé depuis une dizaine d’années qui m’a mené à réaliser ce projet, qui est passé par différents diplômes, différentes études, différentes entreprises pour en arriver jusque-là.
Qu’est-ce qui vous attire et vous motive le plus dans votre travail ?
Il y a plusieurs aspects.
Déjà c’est la stimulation intellectuelle. La comptabilité, c’est un métier où on manie la fiscalité, le droit des entreprises, le droit social. C’est assez complet. On a à faire à de nouvelles questions, de nouvelles problématiques tous les jours à traiter. Donc le quotidien ne se ressemble jamais d’un jour sur l’autre.
Le deuxième aspect c’est la relation client. On est au contact de nos clients en permanence, soit avec des rendez-vous visuels, soit, de plus en plus avec le Covid, avec des rendez-vous téléphoniques ou en visio, mais en tout cas le contact est permanent.
Est-ce que la relation avec vos collègues et managers a une place importante dans votre travail ?
Oui très importante. Comme je vous disais, on est dans un cabinet d’une centaine de collaborateurs.
Et ensuite, dans le cadre des missions que l’on a, on est amenés à travailler en équipe régulièrement. Des équipes parfois réduites selon le dossier, 2/3 personnes. Et selon d’autres dossiers on peut monter à 8/9 personnes.
Qu’attendez-vous prioritairement de vos managers et de votre hiérarchie ?
Moi comme je vous ai dit, je suis associé.
Mais ce que je pense, c’est que le rapport a quand même beaucoup évolué depuis quelques années déjà et ça s’est exacerbé avec la crise Covid.
Il y a eu un avant et un après Covid sur beaucoup de choses : sur les outils que l’on utilise, sur notre organisation du travail. Mais il y a eu aussi un avant et un après Covid sur la relation avec le travail.
Donc je pense que ce n’est pas quelque chose qui est tombé du ciel et qui était tout récent, mais c’est quelque chose qui se nourrissait et qui grandissait je pense depuis quelques années et qui a été exacerbé par le Covid.
Je pense que ce qui est attendu maintenant plus de l’encadrement managérial, de la Direction etc, ce n’est pas simplement que les collaborateurs fonctionnent selon le schéma « Je vais au travail, je réalise ce pourquoi j’ai été embauché, je gagne mon salaire et je finis ma journée de travail », mais je pense qu’il y a aussi le besoin d’une réalisation de soi à travers le travail.
On se dit « Moi je vais apporter ça à la boite » et on se demande surtout ce que la boite, ce que l’entreprise dans laquelle je travaille va pouvoir m’apporter.
La deuxième chose importante c’est ce que l’on appelle l’équilibre vie pro et vie perso.
Au fur et à mesure des générations, on a vu que ça s’était accéléré, qu’il y a un rapport au travail et à l’équilibre pro/perso qui a évolué, et cet équilibre là est prépondérant dans le choix de l’entreprise que l’on va faire.
Jusqu’à présent, pour moi, on se disait que les premières années où on arrive, on faisait ses preuves et on verrait par la suite ce que ça peut nous ouvrir comme possibilités de carrière et peut-être d’aménagement de poste etc.
Maintenant, il y a plus d’urgence. On a plus un sentiment d’être oppressé pour avoir les meilleures conditions tout de suite.
Quelle place occupe votre travail dans votre vie et pourquoi ?
Pour moi, le travail occupe une place centrale.
Je travaille beaucoup, avec des horaires importants, mais pour autant, j’aménage mes journées comme je le souhaite et c’est aussi ça qui me plait dans mon travail : c’est la possibilité de gérer la semaine comme bon me semble. Si je veux faire un tennis à 10h le jeudi et à 15h le vendredi, je ne vais pas m’en priver. Et en revanche, s’il y a besoin de travailler et de surcompenser le soir entre 20h et minuit, je vais aussi travailler de cette manière-là.
Moi ce qui me plait c’est cette organisation libre qui fonctionne aussi avec la confiance, que ce soit pour moi, pour les collaborateurs, pour l’encadrement.
Qu’est ce qui vous ferait choisir un poste ou une entreprise plutôt qu’un(e) autre ?
Il y a deux choses : pourquoi on choisit une entreprise et ensuite, pourquoi on y reste.
Pourquoi je choisis une entreprise plutôt qu’une autre : c’est par rapport à ce qu’elle a à me proposer.
Il se trouve maintenant que le rapport au travail s’est quand même inversé je trouve depuis 2/3 ans avec le fait que les entreprises recherchent plus de salariés qu’inversement.
Donc on se retrouve dans une situation où les entreprises ont plus besoin de main d’œuvre et de collaborateurs que l’inverse, ce qui donne un poids sur les collaborateurs qui est plus important qu’avant je pense.
Donc je pense que déjà, c’est à prendre en compte dans le process de recrutement. Les entreprises maintenant, ne peuvent pas simplement se contenter d’être bien, il faut aussi qu’elles soient mieux que la concurrence. Donc là il y a tout ce qui concerne forcément l’offre de poste, mais il y a également tout ce qui rentre dans la politique de rémunération avec les tickets restaurant, les RTT, les congés, les périodes de congés, l’organisation autour du travail et la liberté.
Et ensuite, pourquoi est-ce que l’on reste dans une entreprise, c’est déjà parce que l’entreprise a su s’adapter et s’aligner avec ce qu’elle a offert.
Donc je pense déjà que ce qui est important pour un chef d’entreprise ou un recruteur c’est d’être honnête sur ce qu’il a à vendre au salarié et ce qu’il a à proposer au salarié et c’est d’être capable aussi de tenir ses engagements.
Les salariés ont aussi de moins en moins peur de changer d’entreprise. Donc il faut être capable, pas simplement d’attirer les salariés mais aussi de les garder, de les pérenniser et de les fidéliser.
Quelles sont les raisons pour laquelle vous avez choisi cette entreprise ? Qu’est ce qui concordait avec vos valeurs et vos objectifs ?
La première concerne tout ce qui est la liberté dans l’organisation du travail et la confiance que l’on a dans les salariés et les collaborateurs.
L’autonomie que l’on offre aux collaborateurs c’est quelque chose de très important et de très appréciable.
La deuxième chose c’est la reconnaissance pour le travail accompli.
On est dans un métier dans lequel on travaille beaucoup, dans lequel il y a beaucoup d’engagement et c’est important d’avoir de la part du management, de la hiérarchie, une reconnaissance pour ce que l’on fait.
Un simple merci, une simple prise en considération du travail ce sont des choses qui, je pense, sont importantes et permettent aussi de se sentir valorisé.
Et le fait d’être accompagné dans un cursus de progression régulière.
Les choses qui m’intéressaient c’est le fait d’être stimulé intellectuellement, de ne pas s’ennuyer dans ce que l’on fait au travail. Donc le fait d’être accompagné par la direction et le management dans des parcours qui permettent de progresser à leur côté, d’apprendre d’eux, c’est aussi quelque chose qui m’a plu au sein de cette entreprise.
Qu’est-ce qui vous pousserait à démissionner de votre poste actuel ?
La chose qui pour moi est le plus rédhibitoire, c’est le manque de confiance et le manque de reconnaissance. Ce sont deux choses qui, je pense, sont très importantes au sein d’une entreprise.
Pour vous, que veut dire « réussir dans la vie » ?
Réussir dans la vie c’est s’accomplir professionnellement et personnellement.
On le voit avec la réforme des retraites actuellement, que beaucoup de gens estiment que 2 ans de plus à travailler c’est 2 ans de perdus, on voit ce message, et c’est surement vrai pour beaucoup de personnes.
Pour moi, réussir dans la vie, c’est d’être dans un métier qui nous plait suffisamment pour se dire que 2 ans de plus ce n’est pas 2 ans de perdus. Ce n’est peut-être pas possible dans tous les corps de métier et ce n’est peut-être pas possible partout, mais si on arrive à atteindre ça, je pense que professionnellement on sera accompli.
Et réussir dans la vie c’est surtout réussir personnellement également, car s’il n’y a que la partie professionnelle c’est un peu triste quand même.
Pensez-vous que l’on peut réussir dans sa vie personnelle sans réussir dans sa vie professionnelle ?
Je pense que l’on peut réussir sa vie personnelle sans réussir sa vie professionnelle mais je ne suis pas sûr que l’inverse soit possible.
Je ne pense pas que l’on puisse réussir sa vie professionnelle sans avoir une vie personnelle accomplie ou au moins, à minima, un équilibre.
C’est par la vie personnelle que l’on se construit, c’est par la vie personnelle, je pense, que l’on obtient le bonheur au quotidien et notre équilibre au quotidien, et cette vie personnelle doit être au service de cette vie professionnelle et pas l’inverse.
Donc je pense que l’on peut réussir sa vie personnelle sans réussir sa vie professionnelle, et heureusement, je ne pense pas que l’on puisse réussir sa vie professionnelle totalement sans être épanoui personnellement.
Pensez-vous qu’il est indispensable de séparer vie personnelle et vie professionnelle ? Comment gérez-vous cet équilibre ?
Je pense qu’il est indispensable d’avoir un équilibre vie perso/vie professionnelle.
Est-ce que cela va en faisant une dissociation totale ? Pas pour moi.
J’ai des amis au niveau professionnel que je côtoie dans la vie personnelle, donc il y a quand même un mélange des choses entre la vie professionnelle et la vie personnelle.
Ensuite, pour avoir la liberté d’organisation, parfois je mêle ma vie personnelle et professionnelle. C’est-à-dire qu’en cours de journée je vais faire une activité personnelle, pour autant je reste disponible pour répondre à un coup de fil professionnel. Moi c’est ma façon de voir les choses où les deux s’emmêlent, s’imbriquent tout en gardant un équilibre.
Mais de temps en temps, il faut couper, ça c’est important.
Comment décririez-vous l’entreprise idéale ?
Je pense que l’entreprise idéale actuellement c’est l’entreprise qui va être en mesure d’anticiper les besoins et les envies des futurs acteurs du marché, c’est-à-dire de la génération qui arrive.
Donc personnellement, l’entreprise que j’ai me convient donc il n’y a pas d’entreprise idéale, mais je pense que ce vers quoi va devoir se tourner les entreprises c’est l’anticipation des besoins du marché.
Parce qu’actuellement, qui recrute : ce sont les personnes qui ont 40/50/60 ans et qui ils recrutent : ce sont des collaborateurs et des salariés qui ont 20/25/30 ans.
Donc l’entreprise idéale c’est l’entreprise qui va être en mesure de mettre en adéquation les besoins de chacun et des deux générations : celle qui recrutent et celle qui arrive sur le marché.
Que conseillerez-vous à un jeune qui se lance sur le marché du travail ?
Ce que je pourrais conseiller c’est, quoi qu’on choisisse comme voix, quoi qu’on choisisse comme parcours, malgré tout c’est de s’investir, de s’investir à fond pour ne pas avoir de regret.
C’est d’avoir des objectifs qui soient les siens mais qui soient ceux qui veut se donner et qu’il se donne surtout les moyens de réaliser ses objectifs.
Le monde du travail et la vie professionnelle elle est longue, très longue, et il faut se donner les moyens de faire le travail que l’on a envie de faire et de le faire de la manière dont on souhaite le faire. Et pour ça il faut, je pense, s’investir beaucoup et s’investir dès le début, pour arriver le plus rapidement possible à un niveau de compétences et un niveau au sein de l’entreprise où on arrive à travailler en autonomie, où les gens nous font confiance. A partir du moment où on gagne cette autonomie, on a plus de libertés dans notre travail et on est peut-être aussi plus heureux dans notre travail.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite de votre carrière ?
Et bien pour la suite, de continuer dans l’entreprise dans laquelle je suis, dans la voie dans laquelle je suis et de continuer à être heureux dans l’entreprise dans laquelle je suis, de continuer à me lever le matin en ayant envie d’aller travailler.