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Paroles de… Millénials – Alexia Briens, Numbr

Nous rentrons dans une nouvelle ère, celle où les Millénials, la Génération Y, a une place plus qu’importante dans le monde du travail.
Dans ce contexte, nous souhaitons leur donner la parole afin de comprendre comment ils fonctionnent et quel est leur rapport au travail, si différent des anciennes générations.

Nous avons interviewé Alexia Briens, Cheffe de projet Production décentralisé et renouvelable chez Numbr.

 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Alexia Briens.
Mon parcours a débuté par l’obtention du Bac. J’ai passé une licence d’économie et gestion que j’ai poursuivie par un Master en Comptabilité et Contrôle Audit. J’ai passé ensuite, en candidat libre, le DSTG et je viens de terminer mon diplôme d’expertise comptable.

En parallèle de ce parcours universitaire, j’ai débuté mon parcours professionnel par de l’alternance. Quand j’étais en Master, j’ai fait de l’alternance dans un grand groupe, dans un service de comptabilité pendant deux ans. Et puis directement après mon Master, j’ai eu mon premier CDI en cabinet d’expertise comptable.
J’ai ensuite changé de cabinet et là, je suis toujours dans le même cabinet depuis maintenant cinq ans et j’occupe un poste de leader d’une équipe qu’on appelle « squad » au sein de mon cabinet. C’est une équipe de 15 collaborateurs et mon rôle est d’organiser cette équipe, de m’assurer qu’on atteigne les objectifs fixés par le cabinet.

Pourquoi avoir choisi cette entreprise en particulier ?

Déjà, le management, comment il m’a été expliqué, l’image du cabinet, c’était tout de suite plus un cabinet qui était dans l’air du temps. La production était 100 % digitalisée, numérisée. Il n’y avait plus de papier. Ils étaient déjà dans le cabinet de demain.

Après, il y avait aussi le côté vraiment management où on est en entreprise libérée, donc un management plat où il n’y a pas vraiment de hiérarchie. Il n’y a pas cette fameuse pyramide, tout le monde est sur la même échelle. On travaille en open space, il y a une vraie liberté et une flexibilité dans l’organisation du travail. Si j’ai besoin d’aller chez le médecin à 14h parce que c’est le seul rendez- vous, je vais chez le médecin à 14h, je ne me pose plus la question aujourd’hui.

Sur les heures ou sur les jours de congé, on n’a pas de compteur. Du coup, on prend vraiment comme on veut. Si on estime qu’on a besoin d’une demi- journée, on prend une demi- journée. Il faut juste s’assurer que dans l’équipe, ça marche.

Pareil au sujet de la rémunération – qui est quand même un point important. On n’a pas de point annuel. C’est la personne qui souhaite être augmentée qui va demander à son collègue directement, puisqu’on n’a pas de hiérarchie.
Donc, on va demander à notre collègue s’il serait d’accord pour nous augmenter au vu des différentes tâches qu’on exécute, des différentes fonctions qu’on a effectuées et s’il pense que ça mérite une augmentation ou non. Et si le collègue est d’accord, bien sûr, l’ensemble remonte au RH qui, du coup, applique l’augmentation. Donc, c’est vraiment de la flexibilité à tous les niveaux.

Qu’est ce qui vous motive le plus dans votre travail aujourd’hui ?

C’est vraiment une culture aussi du challenge qu’on a au quotidien et qui nous pousse à tout le temps aller plus loin, à nous dépasser, à apprendre de nouvelles compétences. À titre d’exemple, moi, je suis arrivée au cabinet avec une formation hyper comptable, hyper formatée. Je ne connaissais rien au marketing, au commercial, à toutes ces choses pour moi qui étaient vraiment très loin de mon domaine de compétences. Assez vite, au bout de six ou huit mois dans l’entreprise, on m’a proposé d’avoir des formations, de développer mes compétences commerciales et de faire des rendez- vous commerciaux. J’ai tout de suite sauté dessus parce que je trouve que c’est incroyable. Pour moi, de me dire que je vais être comptable et en même temps commercial, c’était antinomique. Et là, d’associer les deux, ça m’a vraiment plu.
J’ai même un moment où pendant une année, j’ai géré toutes les publications aussi sur les réseaux sociaux. J’ai dû quand même préparer les visuels, préparer les textes, essayer de réfléchir à une stratégie de développement sur les réseaux sociaux. Donc c’est hyper intéressant pour moi. J’ai l’impression de tout le temps apprendre de nouvelles choses, développer vraiment des compétences de gestion hyper transverses et pas juste rester sur de la compta. C’est ça qui me plaît au quotidien.

Après, il y a eu les webinars, les ateliers de la prise de parole devant plusieurs personnes. À la base, moi, je suis plutôt un profil très timide et un peu introverti. Et du coup, ça m’a vraiment redonné confiance en moi et donné l’envie d’aller toujours plus loin.

La relation avec vos collègues a-t-elle une place importante ?

Pour moi, elle est très importante. Surtout, je pense, dans ce type d’organisation où, du coup, il n’y a pas de règles très fixes. C’est hyper important qu’on ait une super bonne communication, des très bons échanges avec tout le monde, que ce soit le plus transparent possible pour que ça se passe bien. Et du coup, l’ambiance y est pour beaucoup parce que malgré tout, même si c’est un cabinet très libre, on reste sur un cabinet d’expertise comptable, donc on a aussi des périodes de rush de janvier jusqu’à juin.
Il faut que là, l’ambiance soit forte et que le collectif soit fort.

Quelle place occupe votre travail dans votre vie ?

En ce moment, c’est une place plutôt centrale, je dirais. Ça me prend beaucoup de temps, beaucoup d’investissement. Il y a eu aussi l’effet de mon diplôme d’expertise comptable. Pour les personnes qui ne connaissent pas forcément le parcours, on doit travailler en parallèle de son travail quotidien, on va dire le vrai travail. Et du coup, j’ai passé une petite année à être à 100% focus sur à la fois mon travail et à la fois sur mon diplôme d’expertise comptable, en vue aussi, bien sûr, de progresser au sein du cabinet grâce à ce diplôme.

Aujourd’hui, j’essaie de rééquilibrer un peu les choses, mais je dirais que c’est une place hyper importante. Et pour moi aussi, c’est hyper important de m’investir a fond.

Quelle est le plus importante dans la conduite de votre carrière professionnelle ?

De toujours me dépasser, de toujours aller plus loin. En soi, chaque étape que je passe, j’ai l’impression de progresser, d’avancer et du coup, j’ai l’impression de réussir à chaque fois. Je n’ai pas de but précis de là où je vais arriver, je n’ai pas un objectif final et je ne sais pas ce que ça va que l’avenir me réservera. Mais je suis hyper optimiste sur le fait que j’ai l’impression que plus on donne de l’envie, plus on donne de soi et plus on va loin, plus on découvre des nouvelles choses.
Mon objectif, c’est de continuer d’apprendre au quotidien.

Quel regard portez-vous sur le monde de l’entreprise en général ?

J’ai l’impression que c’est archaïque, assez vieux dans la logique. Je trouve qu’on devrait avoir de plus en plus d’entreprises qui tendent vers le type de management que je connais aujourd’hui. Et en même temps, maintenant que j’ai pris aussi plus d’expérience et que moi-même, je fais des recrutements et que j’accueille des nouveaux, des jeunes, des juniors, que j’ai des alternants, des tout jeunes CDI, j’ai aussi tout un aspect de l’autre regard. Des fois, je peux me retrouver à dire « Oh là là, cette nouvelle génération. » Et du coup, je me dis « Ah oui, ça doit être la même chose pour eux à l’époque quand ils ont commencé à nous recruter. ».

Mon regard s’adoucit un peu quand même sur les entreprises. Je comprends le besoin de cadres, mais en même temps, je trouve que ça bloque beaucoup les débutants dans la vie active à se développer réellement.

Pour vous, que veut-dire réussir dans la vie ?

Réussir dans la vie, ce n’est pas forcément une réussite professionnelle. C’est vraiment suivre ses ambitions, suivre ce qui nous fait vivre au quotidien, suivre ce qui nous fait vibrer.

Par contre, je pense qu’il faut se donner à chaque fois toutes les chances et tous les moyens, s’y mettre à 100 %, suivre une idée, suivre son projet et le faire à 100 %. Ça ne sert à rien, à mon sens, de le faire à moitié parce que soit on va être déçu de soi- même, parce qu’on se dit « J’aurais pu faire plus » ou soit on va décevoir les autres aussi si on ne sait rien du projet commun ou si on est en entreprise.

Je pense que quand on se lance dans une idée, il faut y aller à fond et suivre cette idée. Et au pire, si c’est un échec, on aura toujours appris quelque chose.

Comment gérez-vous l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle ?

En réalité, moi, j’ai la chance, une fois que je ferme mon ordi, une fois que j’ai décidé que j’avais terminé, j’ai terminé. Donc le travail me sort de la tête vraiment et je passe à autre chose. Je passe très vite à autre chose et ça ne me reste pas dans la tête. Il y a eu quelques nuits compliquées pendant toute la période du DEC, mais généralement, j’arrive bien à fermer.

Je ne réponds plus à mon portable et j’éteins mon portable, mon portable professionnel. Je trouve ça hyper important parce que si on entend des petits bruits de messagerie, on va sire dire « J’ai raté un truc, il faut que j’aille voir » C’est bien de faire la séparation à ce moment- là.
Et de prendre des vacances aussi, déconnecter.

Si vous deviez changer votre parcours, que changeriez-vous ?

Sur le choix des études, je me suis beaucoup questionnée sur ça parce que je viens d’un lycée privé, j’avais un bon dossier, j’ai toujours été plutôt bonne à l’école et j’avais tous mes amis qui partaient en école de commerce ou en école d’ingénieur. Je me suis toujours demandée « Est-ce que j’aurais dû aller faire ça ? » Sauf qu’à l’époque, je trouvais ça nettement plus valorisant de passer par une fac. J’avais des idées hyper arrêtées et je voulais absolument passer par la fac pour me prouver à moi-même que j’étais capable de fournir un travail en totale autonomie et que j’allais réussir à faire quelque chose.

Aujourd’hui, je pense que j’ai tranché la question et je suis persuadée que j’ai bien fait de passer par la fac. Je suis toujours hyper fière de mon parcours. La seule chose que je regrette par rapport à ce parcours, c’est qu’en fac, par rapport aux écoles, on incite moins à partir à l’étranger. Il y a moins cette possibilité-là. À part faire une année de césure. Mais du coup, j’avais l’impression de perdre une année et mon raisonnement assez scolaire me donnait l’impression que j’allais redoubler, que j’allais perdre une année, que ce n’était pas bien, etc. Mais oui, ça, j’aurais bien aimé être plus incitée à partir à l’étranger et de me déculpabiliser et de faire ça.

Que donneriez-vous comme conseil à quelqu’un qui se lance sur le marché du travail ?

Je pense que ça va rejoindre un peu l’idée que j’avais tout à l’heure de faire les choses à 100 %, de foncer, de suivre ses envies et quand on le sent, d’y aller et de prendre des risques, vraiment de prendre des risques, de ne pas avoir peur.

Quand je prends juste mon petit parcours de ma démission où j’avais mon appart à charge, que je ne vivais pas chez mes parents, je me suis dit « Bon, je vais peut-être perdre mon appart, je vais peut-être retourner chez mes parents ». Mais au final, la vie a fait autrement et j’ai retrouvé assez vite un travail qui m’a tout de suite convenu.

Mais oui, prendre des risques et suivre son instinct c’est hyper important. Et typiquement, cette première expérience, même si ça ne se termine pas forcément bien, elle m’a aussi beaucoup apporté des réflexions sur moi, mon envie, mon travail.
Ça a conclu sur quelque chose d’important pour moi.

Mon conseil, ça serait de s’investir à 100 % dans les choses. Ne faites pas les choses à moitié.

 

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