« Fracture de la motivation avec arrachement du moral »
Et si nous décidions pour nous-même, en cette rentrée, de ne pas succomber aux sirènes de la morosité ?
Cette période de la rentrée est souvent celle des bonnes résolutions pour attaquer une nouvelle année professionnelle jusqu’à l’été prochain. Cette année, elle est placée sous des signaux économiques et politiques peu positifs.
Au cours de l’été, j’ai fréquemment entendu des propos pessimistes et perçu des attitudes fermées chez de nombreuses personnes à l’évocation de l’entrée dans le dernier quadrimestre.
Sans faire preuve d’un angélisme exacerbé — nous sommes presque « débarrassés », en agissant avec prudence, des contraintes les plus fortes de la crise sanitaire — nous pensions pouvoir enfin retrouver une certaine légèreté dans les plaisirs de la vie courante à l’entame de l’été.
Au travail, la possibilité de reprendre un cours plus conforme aux usages et habitudes des modèles organisationnels de l’entreprise se profilait.
Que découvre-t-on dans les faits ?
🟡 Des pans entiers de secteurs économiques connaissent une pénurie de personnel comme jamais.
🟡 Les cadres et les managers s’interrogent de plus en plus sur leur rôle et l’intérêt de leur position dans l’entreprise.
🟡 Le sens, l’autonomie, la liberté, les aspects vertueux et sociétaux deviennent des critères essentiels d’appréciation du travail et de l’entreprise.
🟡 L’équilibre pro/perso cède la place à l’intégration pro/perso.
🟡 Le rapport à l’entreprise et au contrat est bataillé avec l’envie de se réaliser voire de créer sa propre activité.
Nous pourrions faire un inventaire à la Prévert de tout ce qui change ou ne va pas suivant le point de vue duquel on se place.
« Et pourtant, elle tourne ! » pour paraphraser Galilée.
Les sujets et motifs de satisfaction existent mais ils sont plus occultés par notre regard sur ce qui ne va pas que sur la vraie réalité des difficultés et obstacles à surmonter.
Nos entreprises rencontrent des succès, l’innovation reste puissante, la capacité des uns et des autres à s’adapter et se mobiliser pour relever des défis toujours plus importants n’est pas à démontrer.
Question de regard…
Pour le philosophe Spinoza, « la volonté et la raison seules ne suffisent pas pour changer, encore faut-il qu’il y ait le désir ».
Plutôt que de nous interroger sur des méthodes ou process pour améliorer le quotidien en cette période de rentrée, nous pouvons décider de modifier notre état d’esprit et avoir le désir de voir autrement pour mieux voir, pour construire notre plaisir professionnel et personnel.
A cela, je rajouterai que notre capacité à développer et témoigner de la fierté lorsque nous réussissons un projet, une mission, une tâche ambitieuse, est très différente de « se la péter ».
Et enfin de rire le plus souvent possible. Car c’est le rire qui provoque la joie, et non le contraire.